À mes bons amis fédéralistes

ik - yaawwwn! Come Paul Rose (voir plus loin), lui aussi n'a rien de nouveau à nous offir. Toujours les mêmes mythes. Moi, j'aimerais mieux penser pour moi-même, au lieu de répéter tout ces vieux slogans indépendantistes.

Emmanuel Marcotte, Gatineau
Le Droit

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt vos arguments cherchant à me convaincre de devenir fédéraliste.

J'ai facilement résisté à votre invitation, et je vais vous dire pourquoi.Pendant 40 ans, vous nous avez dit que le fédéralisme renouvelé était la meilleure solution pour faire une place au Québec au sein du Canada. Aujourd'hui, vous admettez que cette solution n'existe pas et n'existera jamais. En effet, vous nous dites maintenant que tout va très bien pour le Québec dans la fédération canadienne. Alors, pourquoi avez-vous prétendu le contraire pendant 40 ans?N'êtes-vous pas de ceux qui ont voté non aux deux référendums de 1980 et 1995, parce que MM. Trudeau et Chrétien nous promettaient des changements? On connaît la suite : le rapatriement de la constitution canadienne sans l'accord du Québec ni du Parti libéral du Québec, avec pour conséquence que les pouvoirs de notre peuple sont maintenant réduits.

Ça vous dit quelque chose le déséquilibre fiscal, l'absence du Québec sur la scène internationale, l'empiétement de plus en plus féroce du gouvernement fédéral dans les champs de compétence du Québec?Lorsqu'il s'agit pour le Québec de devenir adulte et de s'occuper lui-même de toutes ses affaires, vous vous y opposez avec les mêmes arguments que ceux qui s'opposaient autrefois à la nationalisation des compagnies d'électricité et donc à ce que le Québec devienne "maître chez lui": on n'est pas capables, on n'a pas la compétence pour gérer de tels projets, les capitaux vont fuir la province, personne ne va vouloir financer l'achat de ces compagnies. Or le lendemain de l'élection du gouvernement Lesage sur le thème de la nationalisation, les investisseurs américains couraient sur Québec pour nous offrir de financer l'opération.Quelques décennies plus tard, trois des 10 plus importantes firmes d'ingénieurs au monde sont québécoises.

Aujourd'hui, nous exportons sur la planète nos compétences dans ce domaine et dans plusieurs autres.Si la souveraineté n'est pas bonne pour le Québec dans le contexte de la mondialisation, pourquoi serait-elle bonne pour le Canada? Continuez votre raisonnement, laissez tomber la souveraineté canadienne et joignez-vous à plus gros et plus fort, c'est-à-dire aux États-Unis.Je ne vous en veux pas d'être fédéralistes. C'est votre droit. Mais en même temps vous devez réaliser ce que cela représente pour le peuple québécois, c'est-à-dire une situation de plus en plus minoritaire, un affaiblissement galopant du gouvernement québécois par l'envahissement de ses compétences, l'absence du Québec sur la scène internationale et le fait que la moitié de nos impôts sont administrés par d'autres que nous.Ce que vous dites, c'est : "Allons-y, Québécois, bâtissons cette belle province, mais assurons-nous d'avoir en permanence un bras attaché dans le dos." Pourquoi se simplifier la vie, alors que c'est si facile de se la compliquer?Je vous aime bien quand même, chers amis fédéralistes, car avant 1968, je partageais vos illusions.

J'ai confiance en vous car je sais que ce sont des gens comme vous qui, en faisant le bon choix, permettront la naissance du pays du Québec. C'est avec vous aussi que je fêterai la naissance de notre vrai pays.