ik - du Droit d'aujourd'hui.
Gilles Fortier
Gatineau
Mardi dernier, le 22 novembre, je suis allé à une présentation de Paul Rose, membre de l'Union des forces progressistes du Québec et ancien membre du Front de libération du Québec (FLQ). Cette activité était organisée dans le cadre d'un cours d'histoire de l'Université du Québec en l'Outaouais.
Premièrement, durant sa présentation de près de deux heures, M. Rose a réussi le tour de force de mettre sur le dos des lois et règlements répressifs en vigueur à Saint Henri et à Montréal pour justifier les gestes posés par les membres du FLQ.
Il s'en est pris ensuite au gouvernement fédéral en l'accusant d'avoir provoqué, de toutes pièces, une crise afin d'imposer La loi sur les mesures de guerre, lui permettant ainsi de suspendre tous les droits fondamentaux des citoyens.
En somme, il considère qu'il n'y avait plus de démocratie au Québec en 1970, que le droit de manifester, de donner son opinion et de critiquer nos dirigeants politiques avait été révoqué par des lois iniques et, par conséquent, les plus éclairés de la classe opprimée des Québécois étaient justifiés de prendre les moyens jugés nécessaires pour provoquer un déblocage dont les bienfaits se traduiraient par l'avènement d'une société égalitaire et socialiste.
Étant naïf de nature, je m'attendais de sa part qu'il nous brosse un tableau de sa nouvelle approche pour libérer le peuple québécois des griffes du capitalisme et l'amener naturellement vers des lendemains qui chantent.
À mon grand étonnement, il n'avait rien de nouveau à nous présenter. Utilisant toujours la grille marxiste-léniniste qui traîne parfois encore dans des fonds de tiroirs poussiéreux de communistes romantiques, il a essayé de nous convaincre d'adhérer à la lutte des classes, le seul moyen, selon lui, de libérer le peuple québécois.
Je dois vous avouer ma déception après avoir entendu ce vieux message sclérosé et dépassé. De plus, je croyais sincèrement que M. Rose aurait eu le courage de s'excuser pour tout le tort que lui et les siens avaient causé aux victimes innocentes des deux prises d'otages et aux nombreux citoyens qui ont vu leurs droits fondamentaux bafoués à la suite de leur geste violent qui ne correspond pas du tout aux valeurs démocratiques de la société québécoise.
Est-ce que j'ai décelé le moindre regret chez lui ? Sans l'ombre d'un doute, je dirais non.
J'ai 60 ans, j'étais là au moment de la Crise d'octobre, j'ai suivi à la télévision et à la radio les deux prises d'otages et les communiqués du FLQ, les négociations surréalistes entre les deux paliers de gouvernement et les cellules du FLQ, j'ai ressenti une blessure profonde quand mes droits fondamentaux ont été révoqués par la décision machiavélique de Trudeau et compagnie, c'est à ce moment, je pense, que je suis devenu indépendantiste. Mais c'est la honte dans l'âme que j'ai appris la mort de Pierre Laporte.
Vous veniez M. Rose de souiller la "cause" avec le sang d'un innocent. Par votre geste, vous avez renié et foulé au pied nos valeurs de justice, de paix et de tolérance pour lesquelles nous étions si fiers. En empruntant la violence pour arriver à vos fins, vous avez anéanti des années d'effort pour que finalement nous prenions notre place légitime au soleil.
J'aurais un conseil à vous donner : de grâce, la prochaine fois, lorsque vous ferez une présentation mettez en pratique la maxime suivante : Faute avouée est à demi pardonnée. Je suis certain que malgré la gravité de votre geste, on va vous pardonner.
Finalement, comme cette activité était organisée par une université dont la mission est de présenter plus qu'une version d'un événement historique, je déplore le fait que nous ayons eu droit qu'à une seule entourant la Crise d'octobre.
Il me semble que c'est le rôle principal de l'université de former le sens critique de ses étudiants en leur présentant, de façon objective, tous les éléments d'un problème ou d'un fait historique. Aussi. j'aurais aimé voir, au cours de cette activité, la version des deux camps : d'un côté, celle des membres du FLQ et de l'autre, celle des familles des victimes des deux prises d'otages. Cette approche aurait été plus utile, plus pédagogique, plus éclairante pour l'auditoire et, encore plus, pour les étudiants qui n'ont pas été des témoins directs de ces événements qui ont marqué l'histoire du Québec.
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Wednesday, November 30, 2005
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